Séquelle d'un chagrin d'amour

Written by Heloise

This work was last updated November 13, 2018

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Il dérangea les bouteilles et autres ingrédients disposés sur la table. Les citrons étaient introuvables. Laura lui avait dit qu’ils en avaient acheté pourtant. Il devait en trouver, c’était essentiel pour son cocktail. Il ne pouvait pas y avoir de Blue Lagoon sans citron, c’était inconcevable. Il soupira. Il entendait qu’on le cherchait dans la pièce à côté mais s’interdit d’y retourner tant qu’il n’aurait pas son Blue Lagoon. L’alcool commençait à lui monter à la tête et exacerbait son obstination. Il ouvrit un placard, fouilla à l’intérieur.
- Hugo qu’est ce que tu fais, depuis tout à l’heure je te cherche!
Une jeune fille aux cheveux roses fit irruption dans la cuisine.
- Je ne trouve pas les citrons ! Tu m’avais dit que vous en aviez acheté, gémit –il.
Elle soupira, exaspérée et posa sa bouteille de bière sur la table.
- T’es entrain de tout louper, Kora raconte l’été où on avait pris un bungalow dans le sud tous ensemble.
Elle s’accroupit sur ses hauts talons pour fouiller dans le carton qui avait été glissé sous la table.
- Ils sont là. Tiens.
Il prit le citron qu’elle lui tendait
- Allez viens maintenant, prends tes trucs pour faire ton cocktail dégueu là et fais le là bas.
Hugo prit ses ingrédients et se laissa tirer par le bras. Ca ne servait à rien de débattre avec Laura sur l’incroyable supériorité du Blue Lagoon sur tous les autres cocktails puisqu’elle ne jurait que par la bière, la bonne ou la mauvaise. Surtout la mauvaise.

Ils se postèrent près d’une table pour qu’Hugo puisse faire son mélange, tout en écoutant Kora parler du passé. Devant eux, Simon s’esclaffa face à ce que l’homme à ses côtés lui chuchotait dans l’oreille. Laura serra les dents.
- Ça va, ils veulent une chambre ou bien ?
- Laisse, on s’en fou…
- Toi peut-être mais moi ça me dérange. Ils polluent l’espace visuel.
Hugo esquissa un sourire mais ne commenta pas. Il parcourra des yeux la pièce remplie de monde, Mina avait prêté sa maison pour qu’ils puissent tous se retrouver. Tout le monde était là, les connus comme les moins connus, des amis de travail, leur bande de l’université et quelques uns de l’époque du lycée. Quelqu’un sonna à la porte et le compagnon de Mina se hâta d’aller ouvrir. Hugo perdit son sourire quand il vit la personne qui venait d’entrer dans la pièce.
- Je t’ai dit qu’il venait, tu te rappelles ? demanda Laura, l’observant du coin de l’œil.
Un jeune homme brun s’avança parmi les convives tandis que ceux-ci l’accueillaient avec entrain. « Hey ! Solal ça fait un bail ! »
- Non.
Il se serait sans doute mieux préparé psychologiquement si cela avait été le cas. Il se redressa, pris une gorgée de sa boisson et s’empêcha de chercher son reflet dans la baie vitrée. Il avait laissé pousser ses cheveux. Il remit une mèche derrière son oreille et s’interdit d’espérer que Solal le trouve différent. Si Laura remarqua son comportement, elle ne fit pas de commentaire.
- Tu vas lui dire bonjour ? demanda-t-elle toutefois.
- Sans doute si on se croise.
- Ca m’a l’air bien parti, dit Laura, remarquant que Solal venait de les apercevoir.
Hugo enfouit son visage dans son verre et marmonna :
- Avec un peu de chance, Kora et tout vont le monopoliser toute la soirée.
Elle soupira.
- Ca fait deux ans quand même…
Il aurait bien aimé cacher un peu son appréhension mais Laura lisait en lui mieux que lui même.
- Je rigole, bien sur que j’irai lui parler, j’ai aucun problème là dessus, c’est juste qu’il doit avoir pas mal de gens avec qui rattraper le temps perdu.

Il inspira la fumée nocive, l’air à peine frais d’une soirée d’été apaisant l’euphorie qui l’habitait. L’ambiance bruyante à l’intérieur lui donnait un peu mal à la tête. Rien à voir avec l’alcool qu’il avait bu depuis le début de la soirée bien sûr.
- Tu as un briquet ?
Il sursauta, fit tomber sa cigarette.
- Désolé, je ne voulais pas te faire peur, dit Solal avec un sourire un peu moqueur.
- Il en faut plus, marmonna Hugo en la ramassant, embarrassé. Tu m’as surpris c’est tout.
Il sortit son briquet de sa poche et le tendit à Solal tandis que celui-ci s’asseyait confortablement sur la table de jardin contre laquelle Hugo était appuyé. Il alluma sa cigarette, inhala la fumée et expira. Hugo détourna les yeux, conscient qu’il était entrain de le fixer.
- Alors comment ça va depuis le temps ? T’es toujours dans l’architecture? engageât-il la conversation en lui rendant son briquet.
Hugo fit attention de ne rien faire tomber (cette fois), en le remettant dans sa poche.
- Ca va. Non, j’ai changé de voie. Je suis dans la communication maintenant, j’ai fait une formation d’infographie.
- Ah c’est bien, je ne savais pas ! T’as rejoint Laura dans le monde de la pub du coup ou… ?
- Oui, elle m’a prise sous son aile. Ca faisait longtemps que j’y pensais… Il fallait juste que je me lance. Et toi ?
- Toujours dans la finance. Ca paraît pas passionnant pour certain mais ça me plaît.
Hugo hocha la tête.
- Et t’as gardé contact avec les autres? Continua Solal.
- De temps en temps, un repas par ci par là, mais je vois surtout Laura et Kora.
- C’est vrai que vous avez toujours été les plus proches… le trio infernal, sourit-il dans son verre.
- Comme toi, Dan et Noah, sourit Hugo à son tour.
Leurs regards se tournèrent vers les deux jeunes hommes, qu’ils apercevaient à travers la baie vitrée, près du canapé. Ils étaient en pleine discussion avec Simon. Hugo redouta la question qu’il sentait venir.
- Et avec Simon, ça va toujours fort ?
Dans le mille.
- Pas vraiment. On est divorcé.
Il y eut une pause.
- Ah. Désolé de l’entendre.
Hugo haussa les sourcils.
- Ah bon, pourquoi ?
- Je ne sais pas, ce n'est pas évident la fin d'un mariage. C'est une forme d'échec.
Il laissa échapper un éclat de rire.
- Toujours aussi franc, dit-il sans perdre son sourire.
Cela faisait si longtemps, cela lui fit plaisir. Elle lui avait manqué, cette sorte de gêne qui suivait parfois les déclarations de Solal, un peu trop franc pour les interactions humaines conventionnelles. Son visage neutre quand il affirmait des choses que quelqu’un d’autre aurait dit avec des pincettes, ou n’aurait pas dit du tout. Au début Hugo, si extraverti et sûr de lui, avait été pris de court par une telle personne. Puis il s’y était fait, ça surprenait toujours mais ça le forçait à sortir de sa zone de confort. Autant dire qu’entre eux il n’y avait pas eu beaucoup de tabou. Il reprit, juste avant de porter sa cigarette à ses lèvres :
- Vu comme mon mariage était basé sur des mensonges j’ai jamais vraiment eu de doute sur son issue… Ça allait bien arriver un jour ou l'autre. Il fallait juste que je me lasse de ce petit jeu.
Solal ne dit rien. Il l'évoquait de manière si naturelle, Solal se demanda si les autres connaissaient les raisons de leur divorce, celles d'Hugo en tout cas.
Il baissa les yeux, tira sur sa cigarette.
Les choses étaient différentes aujourd’hui, pourtant il eut l’impression de se voir quelques années en arrière. Avec Simon sur le devant de la scène et Hugo cherchant toujours la compagnie de Solal. Sauf que cette fois c’était Solal qui était venu à sa rencontre.

« Je te donne des nouvelles puisque tu n’en prends pas. Solal me demande toujours comment tu vas quand il me voit, comme s’il ne vivait pas à 5 minutes de chez toi »
« Laura… Je préfèrerai que tu ne m’en donnes pas. »
« Alors c’est décidé, c’est fini ? »
« … »
« Tu sais qu’il en souffre beaucoup. J’ai l’impression qu’il n’a que ton nom à la bouche quand il me voit, il ne comprend pas. »
« … »
« Tu ne crois pas que tu lui dois une explication ? »
Hugo se mit à rire. C’était loin d’être drôle.
« Et lui dire quoi ? Je suis amoureux de toi, toi qui vis ton rêve de vie parfaite avec ton petit couple, auquel je ne désire pas assister ? Tu crois qu’il le prendrait comment ? »
« Quand il te rejettera, peut être que ce sera plus facile pour faire une croix définitive sur lui. »
Ouch. Elle avait dit « Quand ». C’était une lame traversant son cœur, mais c’était souvent l’effet qu’avait la vérité sur lui. Il se complaisait si bien dans son petit monde où rien n’était pris au sérieux. Peut être n’avait-il pas envie de faire une croix définitive sur Solal.
« Ecoute je vais raccrocher. On se voit samedi. »

Au fil de la conversation, ils retombèrent dans ces taquineries, ces blagues qui semblaient si naturelles entre même deux ans après. Pendant un moment, assis sur cette table de jardin, c’était comme si rien n’avait changé. Comme s’il n’y avait pas cet énorme non-dit entre eux, ce truc dont personne ne parlait mais qui était tangible. Mais c’était bien là, dans l'air. Quelque chose qu'ils ne pouvaient ignorer. Mais Hugo n’avait pas l’air de se voiler la face. Il n’avait plus l’air de se voiler la face pour quoi que ce soit. Peut être était-ce la conséquence d’années passées à se mentir, au point de se marier par dépit.

Il y avait leurs souvenirs communs mais il y avait surtout les mots d'Hugo qui raisonnaient encore entre eux, ses derniers. Ses mots criés, avoués après des mois, des années, restés trop longtemps enfouis. Il y avait son aveu d'amour et son aveu d'abandon. Il y avait sa demande.

"Laisse moi tranquille je t'en supplie, j'essaie de t'oublier je te jure que j'essaie mais je ne pourrais jamais le faire si tu continues d'avoir autant d'influence dans ma vie, de prendre autant de place"

Ils ne se voyaient déjà même plus à l’époque. Hugo était en train de couper les ponts. Cela avait sonné la fin d’une époque, celle de leur jeunesse, de leur insouciance peut être, où tout le monde était encore réuni. Cela avait été plus facile ou plus logique, après ça, pour Hugo de changer de formation, et pour Solal de rentrer dans le monde du travail. L’un enfin prêt à tourner la page, et l’autre faisant ses adieux à la légèreté de la jeunesse.

Ce soir fatidique, Hugo était rentré du petit boulot qu’il avait après les cours, tard comme d’habitude. Il avait trouvé Simon cachant l’œil au beurre noir qui était entrain de se former sur son visage. Il avait été furieux. Qui t’as fait ça ? - Personne - Dis moi qui t’as fait ça que j’aille lui casser la gueule. Il n’avait même pas demandé pourquoi, comment. Il était à l’époque cette personne fière qui agissait d’abord et qui pensait après, surtout quand on touchait à ce qui lui appartenait. C’est Solal. - Quoi ? Pourquoi ? - Je n’ai rien fait, je te jure, on parlait, j’ai dû dire un truc qui ne lui a pas plu, il s’est mit à me frapper. C’était peu crédible, connaissant Solal, qu’il l’ait agressé comme ça sans raison, pourtant Hugo n’avait pas cherché plus loin. Il s’était enflammé. Il était sorti en trombe. Pour quoi faire ? Venger l’honneur de son mari ? Hugo ne se voilait plus la face sur l’honneur de celui-ci. Il ne se voilait plus la face du tout, il avait arrêté. Il était furieux que Solal s’immisce ainsi encore dans sa vie. C’était stupide, car il ne lui avait jamais dit explicitement qu’il essayait de couper les ponts. Pourtant cela semblait évident, cela faisait des semaines qu’ils ne s’étaient pas parlés, des mois qu’ils ne s’étaient pas vus. A cause d’Hugo, surtout, mais Solal avait arrêté de son côté de faire des efforts pour le retenir. C’était ce qui poussait Hugo à continuer. Je ne lui manque pas.
Hugo avait déboulé chez Solal. Il était 22h, il était furieux. Ils avaient fait beaucoup de bruit dans le voisinage. Tu tabasses mon mec maintenant ? Solal avait été très indifférent, vide de tout remord, de tous sentiments. Pourquoi t’as fait ça ? - Ca me démangeait depuis pas mal de temps c’est tout. Incrédulité. C’est tout ?? Espèce d’enfoiré, tu déconnes, pas vrai? Solal n’avait rien dit, rien voulu dire. Au bout d’un moment il avait explosé à son tour. Pourquoi tu restes avec ce mec alors qu’il te trompe de tous les côtés et qu’il s’en vente à qui veut l’entendre ? Hugo avait ouvert la bouche pour la refermer, choqué. Cela n’avait rien avoir avec sa vie privée. Que Solal ne fasse pas passer son égoïsme pour de l’altruisme, il avait juste eu envie de lui casser la gueule. De quel droit tu te permets de défendre mon honneur ? Solal avait paru blessé.

« Hugo, qu’est ce qu’il se passe ? Ca fait des mois que tu ne me parles plus… Bien sur que je défends ton honneur. Je suis ton ami non ? Je ne comprends pas comment tu peux rester avec quelqu’un qui te fait du mal comme ça, qui te trahit comme ça. Je veux dire… tu le savais déjà avant de te marier. Je ne comprends pas. »

Hugo avait fermé les yeux. Celui qui me fait du mal c’est toi. Il avait eu envie que cette conversation soit finie. Lui ne me fait rien ressentir. Il n’aurait jamais dû venir. Cela avait été une erreur. Il allait faire une erreur. Il n’en pouvait plus. Il était fatigué.

« Je suis amoureux de toi. »

Il avait eu envie de garder les yeux fermés face au silence qui lui avait répondu. Mais il les avait ouvert, très grand. Pour faire pleinement face au rejet. Il était déterminé à l’enregistrer. C’était fini. Le voir dans ses yeux allait peut être enfin lui faire prendre conscience que l’espoir était mort.

« Je suis amoureux de toi. » Il goûtait les mots qu’il ne prononcerait plus jamais.

« Ca fait longtemps, je pensais que tu l’avais remarqué. On était trop proche. Ca fait des mois que j’essaie de t’oublier, que j’essaie vraiment. Parce que je t’aime tellement, seule ton absence pourrait me guérir. Mais j’essaie, je te jure que j’essaie. Et je n’y arrive pas. Je n’arrive pas à arrêter de t’aimer. Ca fait deux ans et je ne supporte plus de te voir être heureux avec quelqu’un d’autre, heureux sans moi. J’ai essayé de tourner la page, de faire ma vie sans toi, mais ça n’a pas marché, je continue de t’aimer. Et quand je pense pouvoir réussir, tu te rappelles à moi, tu reviens dans ma vie d’une manière ou d’une autre, que je le veuille ou non. Je ne peux plus continuer comme ça. Laisse moi tranquille je t'en supplie, j'essaie de t'oublier je te jure que j'essaie mais je ne pourrai jamais le faire si tu continues d'avoir autant d'influence dans ma vie, de prendre autant de place »

Solal n’avait rien dit. Il n’avait pas su quoi dire. Il s’était contenté de le regarder. Le temps avait paru interminable. Puis Devon était sorti. So’ ça va ? Ils n’avaient pas cessé de se regarder dans les yeux. Ca va c’est bon, tu peux rentrer... - J’ai entendu des cris puis plus rien, j’ai cru que vous vous étiez entretué. Solal avait enfin tourné la tête vers lui. Hugo avait baissé les yeux. C’était terminé. Tout va bien, ne t’inquiète pas, je rentre bientôt. La porte avait été refermée. Je dois… - Je sais, rentre. - Ecoute Hugo… - Oublie ce que j’ai dit, d’accord ? Oublie tout s’il te plait. - Devon est l'homme de ma vie. Ca fait des années que… - Je sais. Tais toi. Je sais.

Ils n’étaient jamais revenus sur cet événement. Solal avait cédé à la demande d’Hugo. Et cela avait achevé d’achever leur relation.

- Bon on ferait peut être mieux de rentrer… dit Hugo quand la conversation finit par faner.
Leurs cigarettes étaient consumées depuis longtemps. Ils n’avaient même pas pensé à en rallumer.
- Ouai, dit Solal sans bouger avec un sourire en coin.
Hugo le poussa vers la porte vitrée « Ça y est tu recommences ton numéro de charme » Solal rit mais se laissa diriger à l’intérieur.

Mais Hugo n’avait jamais su ce qu’il s’était passé… Solal ne regrettait pas ce soir là. Simon l’avait mérité. Solal avait entendu parler de sa dernière tromperie. Il avait serré les dents. Puis il l’avait entendu se venter de la jalousie de son mari, du fait qu’il voulait garder son joyau pour lui tout seul. Selon les dires de Simon.

- Comment tu peux courir les rues en déblatérant des conneries pareilles alors qu’on sait tous que la seule raison de la méfiance d’Hugo c’est parce que tu couches avec tout le monde ?
Simon s’était tourné vers lui, rouge de colère ou d’embarras.
- Je te demande pardon ?? De quoi tu te mêles ? C’est ma vie privée ça ne te regarde pas.
Solal était parti dans un grand éclat de rire sans joie.
- Mais ta vie privée tu l’étales sous les yeux de tout le monde, tu demandes que ça. T’es pathétique.
Simon avait plissé les yeux, silencieux mais bouillonnant, puis s’était mis à sourire, mauvais.
- C’est mignon. Tu penses le protéger peut être ? La seule personne dont il a besoin d’être protégé c’est toi.
Solal avait froncé les sourcils.
- T’as pas l’air de comprendre ? Vous qui êtes si proches… Hugo ne te dirait donc pas tout ?? Avait dit Simon d’un ton faussement choqué.
Solal ne comptait pas rentrer dans son petit jeu psychologique, pourtant il sentait qu’il avait été pris dedans malgré lui.
- Tu crois peut être que si vous vous êtes éloigné c’est de ma faute hein ? Mais crois moi Hugo a fait ça tout seul comme un grand.
- Qu’est ce que tu racontes encore ?

Ce fut au tour de Simon de se mettre à rire. Solal sentait que quelque chose lui échappait. Simon eut un sourire amer.
- Il est amoureux de toi.
Quoi ?
- Tu ne savais vraiment pas ? C’est drôle, ça fait longtemps pourtant. Je pensais que tu l’avais remarqué et que tu jouais un peu avec lui.
Comment ? Solal n’était pas cruel. Amoureux ? Il devait mentir.

Solal avait détourné le regard. Comment était ce possible ?
- Vous vous êtes marié il y a trois mois…
- Oui ! C’était beau pas vrai ? Le mariage dont je rêvais. Je crois que ce qui lui a le plus brisé le cœur c’est que tu aies dit Oui pour être son témoin. Mais bon… je crois qu’il aime se faire du mal.

Solal ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit. Il avait dit oui par loyauté, mais il détestait Simon. Il n’avait jamais vraiment eu de raison avant ce jour. Il avait envie de dire à Simon qu’il mentait, mais il avait peur qu’il lui en dise plus, qu’il achève de lui montrer la vérité. Peut être que Solal l’avait compris depuis le début. Peut être qu’il avait fait semblant de ne rien voir, peut être que ça l’arrangeait. Peut être qu’il était aussi cruel que Simon le pensait et qu’il avait joué avec lui. Leur relation avait toujours été spéciale, c’était vrai. Mais ne pas mettre de nom dessus arrangeait Solal. Même s’il n’agissait pas avec Hugo comme il agissait avec ses autres « potes », il n’y avait jamais accordé beaucoup d’importance.
- Tu te trompes.
- Tu ne comprends pas. Il est complètement dingue de toi, il serait prêt à tout pour toi. Regarde jusqu’où il est allé ! Il est allé jusqu’à se marier pour t’oublier. Qui fait ça ? C’est pour ça qu’il s’en fiche que je le trompe avec n’importe qui. Il n’y a que toi qui l’intéresses. Il s’en fou que tout le monde le prenne pour un con, que tout le monde se foute de sa gueule et ait pitié de l-…

Le poing de Solal s’abattit sur le visage de Simon. Le coup était parti tout seul. Il avait vu rouge. Il avait frappé pour qu’il se taise. Pour qu’il arrête de dire ces choses sur son ami. Cela avait été un aveu de faiblesse, rien de plus.

« Un discours un discours » cria Kora, déjà très saoule.
Mina leva son verre.
- Bon je vais faire un toast avant que vous soyez tous trop bourré pour pouvoir m’écouter, dit elle en riant
« Trop tard ! » rit Hugo en passant un bras autour des épaules de Kora.
« Bon tant pis », dit Mina avec une allégresse qui trahissait également son ébriété.
« Ca fait un bail qu’on s’est pas retrouvé tous ensemble donc voilà j’ai saisi l’occasion, entre deux départs à l’étrangers pour certain », fit-elle à l’attention d’Iggy. « Je voulais vous dire que je suis trop heureuse de tous vous revoir. On a passé de bons moments ensemble et j’espère qu’on en passera d’autres. »
« Tu parles comme une vieille ! » dit Solal. Mina se mit à rire avec l’assistance « Oui oh c’est bon hein ! Buvez maintenant ! »
Hugo se sentait léger, l’alcool et la fête le mettant en joie. Les yeux de Solal s’accrochèrent aux siens et pendant un instant ils ne se quittèrent plus. Ni le mouvement qui se fit dans la salle, ni leurs amis reprenant leurs conversations ne les défirent. Hugo savait qu’il devait détourner le regard, mais Solal était comme une flamme dangereuse par laquelle il était attiré et dont il voulait continuer de s’approcher. Il n’avait donc rien appris.

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Long story short for those not speaking French : The main character (Hugo) sees his once-best friend again (Solal), after 2 years. The last time they saw each other Hugo had declared his love to him while saying he couldn’t see him anymore because he couldn’t cope with Solal being in love with another man. Hugo was in a relationship too at this point (kind of out of spite) The story alternates between present time and flashbacks, where you can see Solal learning about Hugo being in love with him because Hugo’s husband told him (sounds like « the Bold and the Beautiful » hahaha awkward). In present time, they find back their chemestry but they’re still careful/measured around each other bc it’s a bit awkward. Hugo is still attracted by Solal and we don’t know about Solal but he’s kind of a charmer)
Anyway I don’t know how to keep going/end that story. A part of me wants them to end up together (they’re both back to being single) but I don’t really know how to do that.
→ How do you transform an unrequited love to a requited love. How do you convince the reader and the main character that the other one developed feelings and is sincere ?

Tags: slice of life, unrequited love, flashbacks, séquelle, d'un, chagrin, d'amour

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